Depuis quelques semaines, un nouvel inhibiteur de la Bruton Tyrosine Kinase, l’acalabrutinib (code: ACP – 196) vient d’être commercialisé sous le nom de spécialité CALQUENCE des laboratoires Astra Zeneca.
Comme son analogue, l’ibrutinib, l’acalabrutinib est indiqué dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique (LLC) chez les adultes intolérants ou inéligibles à l’ibrutinib, en monothérapie ou pour les patients naïfs, sans délétion 17p, ni mutation TP53 si inéligibles à la fludarabine, en monothérapie ou en association à l’obinutuzumab.
L’acalabrutinib s’est révélé efficace dans tous les sous-types de LLC à haut risque (del 17p, del 11q, mutation de TP53 et IGIV non muté). Il est actif sur les formes résistantes à l’ibrutinib. C’est donc une nouvelle option pour les patients. L’acalabrutinib a une efficacité dans les mêmes indications que les autres inhibiteurs de Bruton Tyrosine Kinase soit la Maladie de Waldenström (MW) et le lymphome à cellules du manteau (LCM) prétraité par au moins une ligne de traitement qui a été validée par une AMM américaine, mais n’a pas encore d’autorisation en France.
Il s’administre par voie orale, avec un grand verre d’eau, avec ou sans nourriture aux mêmes heures chaque jour et en traitement continu. La posologie est de 200 mg par jour en 2 prises (1 gélule par prise) à environ 12 heures d’intervalle. En association à l’obinutuzumab, il faut commencer l’acalabrutinib au C1J1 de l’anticorps, administré pendant 6 cycles au schéma habituel de 1 000 mg par injection.
Comme pour l’ibrutinib, une hyperlymphocytose transitoire en début de traitement (dès la 1ère semaine et jusqu’à 7 semaines) est observée chez la plupart des patients. Elle est liée à l’activité de l’inhibiteur. Elle est spontanément résolutive en 2 à 3 mois (médiane). En cas de risque de syndrome de lyse tumorale associé ou indépendant: les patients avec une forte masse tumorale devront être surveillés et correctement hydratés, un traitement prophylactique est possible.
Les effets indésirables sont ceux de la classe: neutropénie parfois fébrile avec risque infectieux, thrombopénie avec risque hémorragique, des douleurs abdominales et musculaires. Il présente aussi des effets cardiaques, neurologiques, cutanés et pulmonaires. Le dépistage d’une hépatite B (VHB) est indispensable avant toute initiation. Il est indispensable que les femmes traitées en âge de procréer disposent d’un moyen de contraception efficace pendant le traitement et jusqu’à 3 mois après son arrêt.
Sources
RCP de l’acalabrutinib – novembre 2020
Byrd JC, Harrington B, O’Brien S, et al. Acalabrutinib (ACP-196) in Relapsed Chronic Lymphocytic Leukemia. N Engl J Med. 2016;374(4):323-32.
Sharman JP, Egyed M, Jurczak W, et al. Acalabrutinib with or without obinutuzumab versus chlorambucil and obinutuzumab for treatment naïve chronic lymphocytic leukemia (ELEVATE TN): a randomised, controlled, phase 3 trial. Lancet; 2020;395(10232):1278-91.
Wang M, Rule S, Zinzani PL, et al. Acalabrutinib in relapsed or refractory mantle cell lymphoma (ACE-LY-004): a single-arm, multicenter, phase 2 trial. Lancet. 2018;391(10121):659-67.