Anticorps bispécifiques et lymphomes

AAP : autorisation d’accès précoce ; LDGCB : lymphome diffus à grandes cellules B ; R/R : en rechute ou réfractaire ; 3L : 3 lignes de traitement ; FL : lymphome folliculaire ; LCM : lymphome à cellules du manteau ; LZM : lymphome de la zone marginale ; EMA : European Medicine Agency ; FDA :  Food and Drug Administration ; SRC : syndrome de relargage des cytokines

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Les anticorps bispécifiques (Bi-Abs) actuellement encore en cours de développement dans les hémopathies sont tous des anticorps monoclonaux de sous types IgG1 ou IgG4 conçus pour se lier à 2 épitopes ou antigènes différents (les 2 sites de fixation sont au niveau de leur fragment Fab). Pour les hémopathies B, les cibles sont le CD3, antigène spécifique des lymphocytes T et le CD20, antigène spécifique des cellules B. L’anticorps permet le rapprochement du Lymphocyte T et de la cellule cancéreuse par fixation simultanée et respectivement au CD3 et au CD20, induisant la cytotoxicité des cellules tumorales.

 

Source : Immunothérapie dans le myélome multiple: focus sur les anticorps bispécifiques – https://www.siric-iliad.com/immunotherapie-dans-le-myelome-multiple-focus-sur-les-anticorps-bispecifiques/https://www.siric.iliad.com

Les voies d’administrations sont la voie intraveineuse (IV) ou la voie sous-cutanée (SC). Cette dernière améliore la tolérance notamment les syndromes de relargage de cytokines sévères qui sont réduits à 2 voire 3 % des SRC. Afin d’améliorer cette toxicité, tous présentent aussi une phase initiale d’augmentation de dose ou step – up dosing avant d’arriver à la dose administrée en continu avec des schémas sur 3 ou 4 semaines. Les SRC apparaissent lors de la phase d’escalade de dose et leur durée est courte : 24 à 48 heures.

Une prémédication est recommandée (dexaméthasone ou prednisolone associée à un antalgique et un antihistaminique) pour les premières doses avec une hospitalisation et recours éventuel à un service de réanimation. Des prises en charge ambulatoire très encadrées commencent à se développer. Une carte destinée au patient doit lui être remise afin d’informer tous les professionnels de santé le prenant en charge.
La toxicité neurologique ou ICANS est plus rare : 2 à 8 % en fonction de l’anticorps bispécifique. Un examen neurologique avant traitement est recommandé. 

Une surveillance de la survenue d’infections est indispensable comme le suivi de la neutropénie.

Des études en association aux chimiothérapies ou aux immuno-chimiothérapies de type RCHOP ou GEMOX dans des lignes précoces sont en cours avec d’excellents premiers résultats.