Thérapies ciblées par voie orale et Interactions médicamenteuses

Les nouvelles thérapies ciblées utilisées pour traiter les hémopathies lymphoïdes nécessitent des précautions et une surveillance attentive, car elles sont l’objet de nombreuses interactions médicamenteuses, pouvant entrainer une exacerbation des effets secondaires connus pour ces molécules (ibrutinib et idelalisib).

L’ibrutinib est métabolisé par les enzymes 3A4 du cytochrome P450. Par conséquent, les inhibiteurs puissants du CYP3A4 doivent être évités, car les augmentations des aires sous la courbe peuvent être multipliées par 25 fois. En cas de bénéfice attendu important, la dose d’ibrutinib doit être réduite ou le traitement interrompu transitoirement. Pour les inhibiteurs modérés du CYP3A4, les doses doivent être réduites, par exemple les jus de pamplemousse et oranges de Séville. Pour les inhibiteurs faibles du CYP3A4, aucun ajustement de dose n’est nécessaire, mais une surveillance est recommandée.

L’idelalisib est principalement métabolisé par l’aldehyde oxydase et beaucoup moins par le cytochrome CYP3A. Tout comme l’ibrutinib, les ajustements de dose se feront en fonction du potentiel inhibiteur du CYP3A.

Toute ordonnance avec ibrutinib ou idelalisib doit donc être soigneusement analysée. La connaissance des médicaments concomitants doit permettre de rechercher des interactions médicamenteuses, afin d’informer le patient d’une possible majoration des effets indésirables décrits. Il est important que le patient puisse contacter l’équipe référente et le médecin traitant, pour permettre d’adapter les traitements et limiter les arrêts de traitement qui peuvent être néfastes au patient.

Thérapies ciblées par voie orale – Interactions médicamenteuses